9ème édition
François Baucher
Notes de lecture
"Cette flexion est la plus importante de toutes : les autres tendaient principalement à la préparer. Dès qu'elle s'exécutent avec aisance et promptitude, dès qu'il suffira d'un léger appui de la main pour ramener et maintenir la tête dans la position perpendiculaire, ce sera une preuve que l'assouplissement est complet, la contraction détruite, la légèreté et l'équilibre rétablis dans l'avant-main. La direction de cette partie de l'animal deviendra dès lors aussi facile que naturelle, puisque nous l'aurons mis à même de recevoir toutes nos impressions, et de s'y plier sur-le-champ sans efforts. Quant aux fonctions de jambes, il faut qu'elles soutiennent l'arrière-main du cheval pour obtenir le ramener, de façon à ce qu'il ne puisse éviter l'effet de la main par un mouvement rétrograde du corps. Cette mise en main complète est nécessaire pour chasser les jambes de derrière sous le centre. Dans le premier cas, on agit sur l'avant-main, dans le second, sur l'arrière-main; le premier moyen sert au ramener, le second au rassembler."
"On accule un cheval toutes les fois qu'on refoule trop ses forces et son poids sur la partie postérieure; on compromet dès lors l'équilibre, et l'on rend impossibles la grâce, la cadence et la justesse. La légèreté toujours la légèreté voilà la base, la pierre de touche de toute belle exécution. Avec elle tout devient facile, tant au cheval qu'au cavalier. On comprendra d'après cela que la difficulté de l'équitation ne consiste pas dans la direction à donner au cheval, mais dans la position à lui faire prendre, position qui pourra seule aplanir tous les obstacles. En effet, si le cheval exécute, c'est le cavalier qui dispose : à celui-ci donc la responsabilité de tout faux mouvement."
"Un grand nombre d'amateurs ont pensé qu'il suffit de lire mon livre pour pratiquer habilement mes principes. En exceptant quelques organisations supérieures, je ne crois pas qu'il soit possible de réussir dans la pratique sans les leçons d'un professeur qui, seul, peut initier aux effets de mécanisme, toujours faiblement rendus par écrit ; c'est alors seulement que la lecture, qui a ouvert les yeux, devient profitable. J'ajouterai qu'il faut être cavalier pour entreprendre avec succès tout ce que je prescris."
"Le cavalier se souviendra toujours que sa main doit être pour le cheval une barrière infranchissable chaque fois que celui-ci voudra sortir de la position du ramener. L'animal ne l'essaiera jamais sans douleur, et ce n'est qu'en de dans de cette limite qu'il trouvera aisance et bien-être. L'application bien entendue de ma méthode amène ainsi le cavalier à conduire constamment son cheval avec les rênes demi-tendues, excepté lorsqu'il veut rectifier un faux mouvement ou en déterminer un nouveau."
"Que de jouissances l'écuyer, s'il est habile, n'éprouvera-t-il pas dans l'application progressive de son art ! Son élève, rebelle d'abord, se pliera insensiblement à toutes ses volontés , s'imprégnera de son caractère, et finira pareil devenir la personnification vivante. Prenez donc garde, cavalier ! Si votre cheval est capricieux , violent , fantasque, nous serons en droit de dire que vous ne brillez pas vous-même par l'aménité du caractère et la justesse de vos procédés."