mercredi 20 novembre 2013

Déscription du Général L'Hotte, extrait des mémoires du lieutenant Broissiat

       "Par son abord d'une froideur excessive, par la rareté de ses paroles, la sévérité de son regard et la rigidité de sa tournure, il nous faisait l'effet d'un de ces personnages énigmatiques faits pour frapper les imaginations. Il ne se montrait au milieu de nous qu'à de rares intervalles et toujours dans des rôles si bien étudiés et si bien préparés qu'il nous apparaissait comme exempt de toute faiblesse humaine et comme incapable de commettre la plus petite faute. Nous le redoutions, comme la pauvre médiocrité redoute la plus grande perfection. Et pourtant, il avait des faiblesses comme tout le monde ce grand homme. Ses faiblesses, ils les montraient à toutes les générations d'officiers qui depuis dix ans lui succédaient à l'école, par sa liaison bien connue et fort scandaleuse avec le femme d'un de ses capitaine écuyer. Après elle, ce fut avec d'autres femmes, toujours choisies dans le personnel placé sous ses ordres. On en jasait dans chaque promotion et par conséquent dans toute la cavalerie [...] A l'école, tout le monde avait les yeux sur lui. Sa manière d'être nous en imposait. Nous étions même intrigués par les longues heures qu'il passait seul à seul avec son cheval au manège. Elles étaient entourées de tant de mystères et exigeaient une telle mise en scène que nous nous demandions ce qu'ils pouvaient faire tous les deux quand ils s'enfermaient dans ce grand manège qui porte aujourd'hui son nom. Personne ne pouvait en approcher, des cavaliers de remonte en gardaient sévèrement l'entrée, faisant passer au large les curieux tentés de s'y arrêter. Eux même ne parlaient qu'à voix basse de peur de déranger le maître. En dépit de ces travers, le colonel l'Hotte était un incomparable cavalier et le seul reproche sérieux qu'on puisse vraiment lui faire du point de vue de sa spécialité, c'est de n'avoir pas voulu faire profiter les autres de son talent. Il garda toute sa vie le secret de sa science." 
 

Les écuyers du Cadre Noir

http://www.amisducadrenoir.fr/grands_ecuyers_de_saumur.htm

mardi 19 novembre 2013

Vallerine, le testament d'un écuyer

" La fin de Vallerine n'est pas connue. Pendant la débâcle, Madame Paul Lajoinie qui montait régulièrement la jument, depuis 1927, partit avec elle sur les routes en direction du sud de la France. Arrivée à l'entrée d'un village en Anjou, elle l'attacha pour effectuer quelque course de ravitaillement. A son retour, il n'y avait plus de jument. Vallerine n'a donc pas de fin. Elle continue de vivre ...par l'admiration qu'elle suscite dans l'imaginaire des cavaliers qu'elle met en émoi et dont elle guide les recherches. L'histoire rapporte que certains écuyers répétaient à leurs élèves " en avant" , d'autres " léger", etc, la leçon de Beudant est "plus simple"....
" Mais cela est école pour Princes
"                Patrice  Franchet d'Espèrey

jeudi 14 novembre 2013

Nuno oliveira- Antoine de Coux

" Beaucoup de cavaliers, au nom de l'impulsion, ont leur cheval trop tendu. D'autres, au nom de la légèreté, ont leur cheval trop abandonné. La vérité est au milieu."

Paroles du maître Nuno oliveira
 
 

mardi 12 novembre 2013

Nuno Oliveira

" En équitation civilisée, on place un cheval avec les jambes. En équitation rudimentaire, on place un cheval avec les mains. En équitation civilisée, pour arranger les choses ( si le cheval se met en crispation), on revient au pas. En équitation rudimentaire, on pousse, on tire, on pique, on allonge."

                           Parloes du Maître Nuno Oliveira, Antoine De Coux



Kurt Albrecht

" L'Art Equestre ne se mesure pas au degré de difficulté de certains exercices, mais au seul degré d'harmonie entre le cavalier et son cheval, et à l'expression visible de cette dernière. (...)
C'est ainsi que l'art équestre est indissolublement lié au savoir-faire du cavalier  et n'a rien avoir avec le degré de dressage du cheval."

lundi 11 novembre 2013

Passion

 
"Un Artiste n'est pas un ouvrier du divertissement qui compte ses heures, il se consume au feu de sa passion"
 
 
 


Bartabas

mardi 5 novembre 2013

Duplessis, " Le premier homme de cheval de son siècle"


Dans l'Art de la cavalerie de Gaspard de Saunier, se trouve le récit suivant. " Je me souviens, dit l'auteur, qu'un des premiers seigneurs de France, conduisant son fils, qui était alors la tête de tous les célèbres écuyers que j'ai nommés, je me souviens, dis-je, que ce seigneur lui dit en l'abordant: " je ne vous amène pas mon fils pour en faire un écuyer, mais je vous prie simplement de bien vouloir lui enseigner à bien accorder ses jambes et ses mains avec la pensée de ce qu'il voudra faire faire à son cheval." M. Duplessis lui répondit, devant moi qui avais l'honneur d'être alors un de ses disciples: " monseigneur, il y a environ soixante ans que je travaille pour apprendre ce que vous me faîtes l'honneur de me dire; et vous me demandez là précisément tout ce que j'ambitionne de savoir."


Citation puisée dans Un officier de Cavalerie, Souvenirs du Général L'Hotte

Paul De Courtivron et Zégris

Le capitaine Paul de Courtivron, rendant ses impressions après avoir monté le cheval d'Alexis L'Hotte, Zegris:

"Il coule sous l'action des jambes, à la façon d'un noyau de cerise qui glisse sous la pression des doigts, et la mobilité de la mâchoire communique à la main une impression de douceur qui fait songer à celle que l'on devrait ressentir en plongeant la main dans des œufs à la neige"

Un officier de cavalerie
Chapitre XVII

La guérinière

"Toutes les sciences et tous les Arts ont des principes et des règles, par le moyen des quelles on fait des découvertes qui conduisent à leur perfection. La Cavalerie et le seul Art pour lequel il semble qu'on ait besoin que de pratique; cependant la pratique dépourvue de vrais principes n'est autre chose qu'une routine, dont le fruit est une exécution forcée et incertaine et un faux brillant qui éblouit les demi-connaisseurs surpris souvent par la gentillesse du Cheval plutôt que par le mérite de celui qui le monte. De là tient le petit nombre de Chevaux bien dressés, et le peu de capacité qu'on voit présentement dans la plus part de ceux qui se disent Hommes de Cheval"

François Robichon de la Guérinière
                        

http://daniel.jugnet.free.fr/


jeudi 9 mai 2013

Nuno Oliveira et Euclides

Extrait du film de Laurent Desprez: L'écuyer du XX ème siècle ...
" J'avais le sentiment de monter un cheval de sport dressé et mis comme un cheval d'écuyer" Général Durand en parlant d'Euclides


samedi 20 avril 2013

Q'est ce que la légèreté

" Pour affiner ces sollicitations et par conséquent ces perceptions, le cheval doit être parfaitement dégagé d'un état émotionnel de fatigue, de douleur. Le vibrant sera rendu avec générosité et plaisir. Ces échanges peuvent conduire jusqu'à cette communication, à la limite de l'irrationnel dans le cas du très grand art, où le couple finit par s'oublier dans l'intensité de leur dialogue"

Docteur Jean Marie Denoix, Jean Pierre Pailloux.


jeudi 4 avril 2013

Mazeppa de Bartabas, ou la rencontre entre Franconi et le peintre Géricault

Pour moi comprendre un cheval c'est me couler dans la lenteur de son âme, tu peux appeler cela de la patience?
Pense à la caresse qui dénoue ta partenaire, contemple la, nourris-toi d'elle, vois ce que tu aimes.
Alors tu te montres généreux, ne veux rien qu'elle ne veuille.
A cheval je ne fais que cela !
Je n'impose pas je propose, en somme nous forniquons passionnément.
Soit déraisonnable! mais ne veux rien que le cheval ne veuille.
Oppose toi à tes maîtres ! Mais pas a lui !
Impose la patience à ta main, laisse les chevaux te la prendre humblement. 

lundi 18 mars 2013

Petit traité d'équitation

Olivier de Carné, Traité pratique d'équitation

Militaire engagé dans la cavalerie, l’auteur se tournera ensuite vers le journalisme hippique après la « grande guerre », dispensant parallèlement l’enseignement de l’équitation au Touring-Club de France. Il a écrit plusieurs ouvrages sous le pseudonyme de " Prince Errant " ( Lettres à Philippe et Dressage simplifié et flexions)



Notre lien vers le modernisme

http://www.facebook.com/bourgogne.art.equestre

Olivier de Carné

Lettres à Philippe

" Le tact équestre sera donc, en somme, la perception par l'assiette, seule qualifiée pour cela, des moindres actions du cheval; et la transmission immédiate par les aides de l'acceptation ou de la correction des dites actions.
Plus tout cela est facile et rapide, plus le tact est fin, et plus le dresseur est habile.
Tu vois, d'après cet exposé succinct, que le tact équestre ne s'improvise pas; il est le résultat de longues, longues études; d'expériences innombrables, de réussites et de déboires, par conséquent de beaucoup de temps.
Je ne veux pas te lancer encore dans l'équitation supérieure, car je ne puis croire que ton tact soit assez fin pour en aborder les énormes difficultés.
Travaille encore dans le sens que je t'indique; fais tes gammes, mon cher Philippe; tu ne peux pas encore jouer ton grand morceau; des cavaliers plus habiles que toi l'ont compris trop tard, et se sont patiemment remis à l'école.
Courage et patience.
Prince Errant"


 Avec des illustrations de Pierre Chambry

Le testament de Baucher


"Le 7 Mars, je retournai rue Amelot. Je trouvai Baucher couché; sa voix était moins faible; il me parut aller un peu mieux, mais c'était un mieux trompeur.
Il me parla de son régiment et m'entretint encore de ses derniers moyens:" J'ai peut-être pu réussir un peu mieux que vous, me dit-il, parce que j'avais plus l'habitude. j'ai vu, j'ai fait, et, bien sûr, c'est là qu'est le dernier mot de l'équitation. Le bridon! c'est si beau!"
Alors, prenant ma main et lui donnant la position de la main de bride, il dit: rappelez-vous bien, toujours ça" et il immobilisa ma main sous la pression de la sienne. " jamais ça", et il rapprocha ma main de ma poitrine " Je suis heureux de vous donner encore ça avant de mourir."
En le quittant, je l'embrassai et sa main sera affectueusement la mienne. Je ne devais plus le revoir que dans le cercueil. "

Général L' Hotte
Un officier de cavalerie


jeudi 7 mars 2013

Thelwell

Norman Thelwell

L'humour anglais version poneys cartoonisés


dimanche 3 mars 2013

La bibliothèque

La bibliothèque de l'Association Bourguignonne d'Art Équestre


Nouveaux ouvrages référencés:

                 Yves Benoist-Gironière
                      *A cheval ma mie

                 Lieutenant Colonel Remy Repellin
                      * L'instruction du cavalier






A venir 

Par Dominique Ollivier
  Qu'est ce que la légèreté

"François BAUCHER a fait de la Légèreté le but de toutes ses recherches. Aujourd'hui, la science apporte sa caution à celui dont le travail constitue une formidable opportunité pour les cavaliers désireux de s'approprier une équitation à la valeur artistique éblouissante. La légèreté sans BAUCHER n'a pas de sens. Avec ce livre, elle est, désormais, accessible à tous ceux qui voudront bien se donner la peine d'apprendre à la maîtriser."

pour commander ce livre:

http://www.edhippos.com/index.php?page=catalogue


 


Lecture, relecture... Relire encore Kurt Albrecht

 

 " Ce qu'il faut surtout c'est monter beaucoup tout en ne laissant pas les livres se couvrir de poussières sur les étagères" N. OLiveira.

Dogmes de l'Art Équestre

Par Kurt Albrecht

Notre contemporain, le Général Albrecht est né en 1920 en Autriche.
Il fût nommé à l'Ecole Espagnole d'équitation en 1965. Puis en fût le directeur jusqu'en 1983.

Son livre donne les " lignes directrices à l'usage du cavalier pensant " et les fondements de l'Art Équestre reposant sur les aspects incontournables de la physique et l'aspect psychologique " dont le cavalier devrait toujours être soucieux dans ses relations avec le cheval."
Des paragraphes courts facilitent la lecture de ce livre indispensable et permettent d'interpeller l'intellect de l'aspirant cavalier... A lire... Et à relire



vendredi 25 janvier 2013

Le cheval, Poeme de Victor Hugo

Je l'avais saisi par la bride ;
Je tirais, les poings dans les noeuds,
Ayant dans les sourcils la ride
De cet effort vertigineux.

C'était le grand cheval de gloire,
Né de la mer comme Astarté,
À qui l'aurore donne à boire
Dans les urnes de la clarté ;

L'alérion aux bonds sublimes,
Qui se cabre, immense, indompté,
Plein du hennissement des cimes,
Dans la bleue immortalité.

Tout génie, élevant sa coupe,
Dressant sa torche, au fond des cieux,
Superbe, a passé sur la croupe
De ce monstre mystérieux.

Les poètes et les prophètes,
Ô terre, tu les reconnais
Aux brûlures que leur ont faites
Les étoiles de son harnais.

Il souffle l'ode, l'épopée,
Le drame, les puissants effrois,
Hors des fourreaux les coups d'épée,
Les forfaits hors du coeur des rois.

Père de la source sereine,
Il fait du rocher ténébreux
Jaillir pour les Grecs Hippocrène
Et Raphidim pour les Hébreux.

Il traverse l'Apocalypse ;
Pâle, il a la mort sur son dos.
Sa grande aile brumeuse éclipse
La lune devant Ténédos.

Le cri d'Amos, l'humeur d'Achille
Gonfle sa narine et lui sied ;
La mesure du vers d'Eschyle,
C'est le battement de son pied.

Sur le fruit mort il penche l'arbre,
Les mères sur l'enfant tombé ;
Lugubre, il fait Rachel de marbre,
Il fait de pierre Niobé.

Quand il part, l'idée est sa cible ;
Quand il se dresse, crins au vent,
L'ouverture de l'impossible
Luit sous ses deux pieds de devant.

Il défie Éclair à la course ;
Il a le Pinde, il aime Endor ;
Fauve, il pourrait relayer l'Ourse
Qui traîne le Chariot d'or.

Il plonge au noir zénith ; il joue
Avec tout ce qu'on peut oser ;
Le zodiaque, énorme roue,
A failli parfois l'écraser.

Dieu fit le gouffre à son usage.
Il lui faut les cieux non frayés,
L'essor fou, l'ombre, et le passage
Au-dessus des pics foudroyés.

Dans les vastes brumes funèbres
Il vole, il plane ; il a l'amour
De se ruer dans les ténèbres
Jusqu'à ce qu'il trouve le jour.

Sa prunelle sauvage et forte
Fixe sur l'homme, atome nu,
L'effrayant regard qu'on rapporte
De ces courses dans l'inconnu.

Il n'est docile, il n'est propice
Qu'à celui qui, la lyre en main,
Le pousse dans le précipice,
Au-delà de l'esprit humain.

Son écurie, où vit la fée,
Veut un divin palefrenier ;
Le premier s'appelait Orphée ;
Et le dernier, André Chénier.

Il domine notre âme entière ;
Ézéchiel sous le palmier
L'attend, et c'est dans sa litière
Que Job prend son tas de fumier.

Malheur à celui qu'il étonne
Ou qui veut jouer avec lui !
Il ressemble au couchant d'automne
Dans son inexorable ennui.

Plus d'un sur son dos se déforme ;
Il hait le joug et le collier ;
Sa fonction est d'être énorme
Sans s'occuper du cavalier.

Sans patience et sans clémence,
Il laisse, en son vol effréné,
Derrière sa ruade immense
Malebranche désarçonné.

Son flanc ruisselant d'étincelles
Porte le reste du lien
Qu'ont tâché de lui mettre aux ailes
Despréaux et Quintilien.

Pensif, j'entraînais loin des crimes,
Des dieux, des rois, de la douleur,
Ce sombre cheval des abîmes
Vers le pré de l'idylle en fleur.

Je le tirais vers la prairie
Où l'aube, qui vient s'y poser,
Fait naître l'églogue attendrie
Entre le rire et le baiser.

C'est là que croît, dans la ravine
Où fuit Plaute, où Racan se plaît,
L'épigramme, cette aubépine,
Et ce trèfle, le triolet.

C'est là que l'abbé Chaulieu prêche,
Et que verdit sous les buissons
Toute cette herbe tendre et fraîche
Où Segrais cueille ses chansons.

Le cheval luttait ; ses prunelles,
Comme le glaive et l'yatagan,
Brillaient ; il secouait ses ailes
Avec des souffles d'ouragan.

Il voulait retourner au gouffre ;
Il reculait, prodigieux,
Ayant dans ses naseaux le soufre
Et l'âme du monde en ses yeux.

Il hennissait vers l'invisible ;
Il appelait l'ombre au secours ;
À ses appels le ciel terrible
Remuait des tonnerres sourds.

Les bacchantes heurtaient leurs cistres,
Les sphinx ouvraient leurs yeux profonds ;
On voyait, à leurs doigts sinistres,
S'allonger l'ongle des griffons.

Les constellations en flamme
Frissonnaient à son cri vivant
Comme dans la main d'une femme
Une lampe se courbe au vent.

Chaque fois que son aile sombre
Battait le vaste azur terni,
Tous les groupes d'astres de l'ombre
S'effarouchaient dans l'infini.

Moi, sans quitter la plate-longe,
Sans le lâcher, je lui montrais
Le pré charmant, couleur de songe,
Où le vers rit sous l'antre frais.

Je lui montrais le champ, l'ombrage,
Les gazons par juin attiédis ;
Je lui montrais le pâturage
Que nous appelons paradis.

— Que fais-tu là ? me dit Virgile.
Et je répondis, tout couvert
De l'écume du monstre agile :
— Maître, je mets Pégase au vert.