lundi 18 mars 2013

Le testament de Baucher


"Le 7 Mars, je retournai rue Amelot. Je trouvai Baucher couché; sa voix était moins faible; il me parut aller un peu mieux, mais c'était un mieux trompeur.
Il me parla de son régiment et m'entretint encore de ses derniers moyens:" J'ai peut-être pu réussir un peu mieux que vous, me dit-il, parce que j'avais plus l'habitude. j'ai vu, j'ai fait, et, bien sûr, c'est là qu'est le dernier mot de l'équitation. Le bridon! c'est si beau!"
Alors, prenant ma main et lui donnant la position de la main de bride, il dit: rappelez-vous bien, toujours ça" et il immobilisa ma main sous la pression de la sienne. " jamais ça", et il rapprocha ma main de ma poitrine " Je suis heureux de vous donner encore ça avant de mourir."
En le quittant, je l'embrassai et sa main sera affectueusement la mienne. Je ne devais plus le revoir que dans le cercueil. "

Général L' Hotte
Un officier de cavalerie