Lettres à Philippe
" Le tact équestre sera donc, en somme, la
perception par l'assiette, seule qualifiée pour cela, des moindres
actions du cheval; et la transmission immédiate par les aides de
l'acceptation ou de la correction des dites actions.
Plus tout cela est facile et rapide, plus le tact est fin, et plus le dresseur est habile.
Tu vois, d'après cet exposé succinct, que le tact équestre ne
s'improvise pas; il est le résultat de longues, longues études;
d'expériences innombrables, de réussites et de déboires, par conséquent
de beaucoup de temps.
Je ne veux pas te lancer encore dans
l'équitation supérieure, car je ne puis croire que ton tact soit assez
fin pour en aborder les énormes difficultés.
Travaille encore dans
le sens que je t'indique; fais tes gammes, mon cher Philippe; tu ne peux
pas encore jouer ton grand morceau; des cavaliers plus habiles que toi
l'ont compris trop tard, et se sont patiemment remis à l'école.
Courage et patience.
Prince Errant"
Avec des illustrations de Pierre Chambry