mercredi 29 novembre 2017

Vallerine

" Lorsque, en soufflant,  Beudant  mit finalement pied à terre,  il caressa l'encolure de Vallerine et lui murmura à  l'oreille  "Je te remercie de toi". Il donna les rênes à  René et, en boitillant,  alla s'allonger sur son lit sans se retourner. "

L' écuyer mirobolant
Jérôme Garcin

samedi 25 novembre 2017

Baucher à Gerhardt


"Je vous félicite de travailler à la propagation de la saine équitation, mais je ne vous garantis pas que les préjugés et la routine ne vous susciteront parfois de véritables embarras. Marchez néanmoins hardiment dans votre voie, qui est la bonne, et tôt ou tard vous triompherez des grands obstacles et des petites passions."

François Baucher à Adolphe Gerhardtle 6 mars 1859







jeudi 23 novembre 2017

deux équitations, deux manèges

"Quand à la salle d'étude de l'équitation, le manège; deux sortes d'équitations, deux sortes de manèges: l'un, celui de l'équitation commune, carré et très-grand; l'autre, celui de l'équitation brillante, rond et tout petit."

Nouvel essai sur l'équitation et seconde expression du Bauchérisme par un amateur

Odelettes, poème pour Léon Gatayes

                * * * * * Odelettes * * * * *

  Avec ses sanglots, l’instrument rebelle,
      Qui sent un pouvoir plus fort que le sien,
      Donne l’harmonie enivrante et belle
           Au musicien.

      Le cheval meurtri, qui saigne et qui pleure,
      Cède au cavalier, rare parmi nous,
      Dont aucun effort ne peut avant l’heure
           Lasser les genoux.

      De même d’abord, le Rhythme farouche
      Devant la Pensée écume d’horreur,
      Et, pour se soustraire au dieu qui le touche,
           Se cabre en fureur.

      Mais bientôt, léchant la main qui l’opprime,
      Il marche en cadence, et comme par jeu,
      Son vainqueur lui met le mors de la Rime
           Dans sa bouche en feu.

      Tu le sais, ami, toi dont l’Art s’honore,
      Homme à la main souple, au jarret d’acier,
      Qui fais obéir la harpe sonore
           Et l’ardent coursier ;

      Lorsque aimé d’Isis aux triples ceintures,
      Un homme intrépide a baisé son sein,
      La création et les créatures
           Suivent son dessein.

      Le Génie en feu donne à l’âme altière
      Le Commandement, ce charme vanté,
      Et l’Esprit captif dans l’âpre Matière
           Cède épouvanté.

Mai 1855.

Théodore de Banville

vendredi 3 novembre 2017

René Bacharach

" le principal obstacle à  ce que René Bacharach  essayait de me faire comprendre n'était pas la complexité de la nouvelle acquisition mais d'oublier tout ce que je savais. Ma culture antérieure ne correspondait pas à celle qui m'attendait alors que ma sensibilité  était propice à cet ensemencement . J'essayais de comprendre la nouvelle culture à  partir de l'ancienne  mais tout se brouillait dans ma tête parce que rien ne correspondait. J'ai mis  des années à me débarrasser d'une bonne partie de mes connaissances parce qu'elles étaient inutiles ou même nuisible à  l'exercice de l'art dont on essayait de m'insuffler l'état d'esprit. "

Dominique Ollivier
La vérité sur l'équilibre

mercredi 1 novembre 2017

Libre

"Lorsque le cheval agit , ou croit agir volontairement,  par plaisir, l'énergie qu'il déploie crée des merveilles. "

Beudant et d'autres que lui ont vécu cette expérience exceptionnelle où les choses je se passent pas d'autre façon dans cet espace de liberté surveillée avec bienveillance qu'est la haute école lorsque le cavalier est en bons termes avec son cheval. La haute école ne doit pas véhiculer d'autre valeur que la liberté d'expression. Lorsqu'elle est une opportunité pour la contrainte de s'exprimer,  elle cesse d'être de la haute école  et le charme est rompu. Le cheval ne doit pas trouver un tortionnaire chez le cavalier mais un complice qui l'amène à  faire ce qu'il sait faire le mieux: bouger son corps avec une habileté motrice dont il est le seul capable de tire la quintessence parce qu'il est aussi le seul à :

" Maîtriser des tâches auxquelles les aptitudes mentales d'une espèce animale ne suffiraient pas."

Ce que confirme René Bacharach :

"Agir soi-même le moins possible et laisser le plus possible le cheval agir de lui-même, parce que d'instinct, il sait mieux que son cavalier obéir aux lois de l'équilibre."

Qu'est-ce que la légèreté  ( page 366)
Éditions Edhippos

La solitude de l'Ecuyer

" Les écuyers qui ont fait l'expérience de la légèreté se sont tous isolés avec  leur  cheval pour bénéficier de l'intimité, du silence et de la concentration. Baucher tenait essentiellement à être seul dans le manège jusqu'à huit heures. L'Hotte s'enfermait seul au manège. Saint-Phalle aimait s'isoler. Il recherchait les manèges vides. Beudant s'est isolé dans les douars africains. Enfin, Victor Franconi écrit:

" Pour s'occuper avec fruit de la haute école,  il est indispensable de recourir au manège.  Les hommes qui travaillent de tête recherchent la solitude,  parce que dans le calme et le silence aucune distraction ne vient les troubler."

Qu'est-ce que la Légèreté  (p.504)
Éditions Edhippos