Le jeudi 8 et le vendredi 9 Juillet 1848, en soirée, la première partie de la fête au manège du Cercle de l'Etrier, porte Dauphine, se clôturait par la présentation de la Jument Unotte ( à Mr.J.Borde) par le maître Armand Charpentier, l'alerte octogénaire dont la longue figure dominait, depuis plus de trente ans, les reprises les plus raffinées de la haute école.
Les changements de pieds au temps,les pirouettes au galop, un passage et un piaffer d'une précision horlogère stupéfièrent d'autant plus une assistance pourtant gâtée que la jument exécuta son travail, d'un bout à l'autre, la tête basse,presque à la hauteur des genoux. Coquetterie d'un écuyer qui faisait d'un cheval ce qu'il voulait? Peut-être. Et lorsque Mlle Thion de la Chaume vint, au milieu de la piste, remettre au cavalier une énorme gerbe de roses rouges nouées du bleu et blanc de l'Etrier, nul ne pensait que le destin faisait de ce gala une représentation d'adieu. Or, le 18 décembre de la même année, Armand Charpentier s'éteignait, presque sans prévenir, pour la consternation de ses élèves et de ses amis.
Les Maîtres de L'oeuvre Equestre
André monteilhet
Odège 1979
Armand Charpentier sur Griselidis